La Haute école de musique de Lucerne dédie cette année son festival Szenenwechsel à la musique française.

A la Haute école de musique de Lucerne, on étudie les nombreuses disciplines de la musique classique et le jazz. Mais aussi la musique folklorique et le registre contemporain. Chaque année à la fin janvier, l’école partage cette vaste palette sonore avec les mélomanes à l’enseigne de son propre festival Szenenwechsel.

Des changements de décor, il y en aura beaucoup tout au long de cette semaine musicale intitulée « Question de style ». La haute école lucernoise a choisi le centenaire de la mort de Claude Debussy – compositeur à la croisée des chemins de la tradition et de la modernité – comme point de départ d’un programme largement dédié à la musique française. Au gré des six concerts à l’affiche, il ne sera pas seulement question de franchir un « Röstigraben » linguistique, mais aussi de repenser certains clichés.

Trois concerts sont exclusivement consacrés à des compositeurs français. Les Vêpres d’orgue du 30.01 (Jesuitenkirche, 18h15) proposent des œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles (Jean-Adam Guilain, Louis-Nicolas Clérambault, Nicolas de Grigny, François Couperin) opposées à des compositions plus récentes des XXe et XXIe siècles (Olivier Messiaen, Thierry Escaich, Loïc Mallié), jouées par des élèves de la classe d’Elisabeth Zawadke.

A l’enseigne de Symphonie fantastique (31.01 à 19h30, KKL), la Junge Philharmonie Zentralschweiz se joint au Luzerner Sinfonieorchester pour interpréter la célèbre symphonie d’Hector Berlioz qui avait fait l’effet d’une bombe lors de sa création en 1830. Maurice Ravel (Introduction et Allegro pour harpe, clarinette et quatuor à cordes) et Francis Poulenc (Concerto pour piano, interprété par Florian Hoelscher) figurent également au programme de cette soirée symphonique dirigée par Jacek Kaspszyk.

Le projet présenté par le Studio de musique contemporaine (02.02 à 19h30, Neubad) s’interroge sur la persistance ou non d’un « style français » chez des grands maîtres du XXe siècle (Iannis Xenakis, Pierre Boulez, Edgar Varèse) et leurs descendants (Philippe Hurel, Gérard Pesson, Yan Maresz).

Dans le registre de la musique de chambre (soirée Akzente du 01.02 à 19h30, Marianischer Saal), Francis Poulenc ouvre la voie au divertissement avec son Sextuor pour piano, flûte, hautbois, clarinette, cor et basson, auquel la Music Hall Suite du Britannique Joseph Horovitz répond sur un ton encore plus humoristique. Retour à un style plus racé en clôture de soirée avec le sextuor à cordes Souvenir de Florence de Tchaïkovski.

Les virtuoses de la musique folklorique, respectivement du jazz, ouvrent et referment ce festival : les uns avec un Mélange individuel aux influences multiples et au parfum de bal musette (29.01 à 20h, Jazzkantine), les autres avec une soirée New Bottle – Old Wine (04.02 à 19h, Luzerner Saal KKL) digne du Hot Club de France.

X