Nicolas de Flue : un nom qu’on va beaucoup entendre au cours de cette année 2017, qui marque le 600e anniversaire de la naissance de ce saint patron de la Suisse. En Suisse centrale, où ce soldat et juge devenu ermite est particulièrement vénéré, un riche calendrier de cérémonies et d’événements artistiques jalonne toute cette année commémorative. Le Lucerne Festival a aussi sa place dans ce programme avec un concert dédié à Nicolas de Flue, légende dramatique en trois actes du compositeur franco-suisse Arthur Honegger.

Cette grande œuvre chorale est le fruit d’une commande passée à Denis de Rougement par le canton de Neuchâtel, qui souhaiter faire représenter un spectacle dans le cadre de l’Exposition nationale suisse de Zurich, en 1939. L’écrivain neuchâtelois a accepté, à condition que Honegger soit mandaté pour écrire la musique. Le compositeur franco-suisse a ainsi été amené à composer son œuvre la plus spécifiquement suisse, qui retrace la vie de Nicolas de Flue. Ayant successivement quitté l’armé, sa fonction de juge et sa famille, il a répondu à l’appel de Dieu et s’est établi comme ermite dans les gorges du Ranft, d’où il a émis le message de paix qui a rétabli la concorde entre les Confédérés à l’issue de graves dissensions entre villes et campagnes.

Le Nicolas de Flue de Honegger et Denis de Rougement a été conçu comme une œuvre impliquant toute une communauté de chorales et fanfares neuchâteloises, dans l’esprit des « Festpiele » si typiquement suisses. Le compositeur a adopté un style volontairement simple et populaire, où les nombreux tableaux font valoir une grande variété d’écriture chorale. Des rappels de motifs thématiques ou rythmiques servent de fil conducteur dans cette partition haute en couleurs. En raison de la mobilisation de 1939, la création a dû être reportée et n’a pu avoir lieu qu’en 1940 à Soleure, sous forme de concert. La création scénique a suivi en 1941 à Neuchâtel.

Cette légende dramatique est destinée à un chœur mixte et un chœur d’enfants, un récitant et une formation instrumentale qui était un orchestre d’harmonie dans la version originale. Honegger avait aussi prévu une version pour orchestre symphonique. La production lucernoise – dans la langue française originale! – sera toutefois donnée dans une version pour ensemble de cuivres, réalisée en 1990 par le trompettiste et chef d’orchestre lausannois André Besançon. Les chœurs et instrumentistes de la Haute école de musique de Lucerne ainsi que les enfants et les filles de la Luzerner Kantorei se produisent sous la direction de Pascal Mayer et en compagnie d’Eörs Kisfaludy, un récitant qui connaît parfaitement ce Nicolas de Flue pour l’avoir déjà interprété à maintes reprises.

(Nicolas de Flue s’est retiré comme ermite dans les gorges du Ranft, dans le canton d’Obwald – Photo © Michelle Bulloch)

 

  • Mardi 4 avril 2017 à 19h30, église MaiHof
  • Un dossier en français sur le Réseau Frère Nicolas peut être consulté sur le site Mehr Ranft dédié aux commémorations marquant le 600e anniversaire de la naissance de Nicolas de Flue
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