Le Festival de Lucerne (osons une traduction en français !) ouvre ses portes ce soir sous le thème de « L’identité » : un terme souvent galvaudé, estime le directeur Michael Haefliger dans le mot d’introduction du programme. Naît-on avec une « identité » ou est-ce un bagage qui se constitue en cours de route, par le biais de l’éducation, du milieu social, des expériences de vie. Ne serions-nous pas tous en quête du « moi » une vie durant ?

Tout comme Stravinski, Prokofiev, Rachmaninov et bien d’autres compositeurs qui ponctueront les concerts des quatre semaines à venir, la « Genevoise » (d’origine anglaise) que je suis vit elle aussi en « exil » en Suisse centrale… et garde une affection toute particulière pour tout ce qui a trait à la culture francophone. Voici donc la « sélection française » de l’édition 2017 du festival lucernois (11 août au 10 septembre).

Concerts symphoniques

Le plus français de l’ensemble des concerts aura lieu mardi 29 août (19h30). L’Orchestre de l’Opéra National de Paris interprétera sous la direction de son chef attitré Philippe Jordan un programme entièrement dédié à des compositeurs français : Claude Debussy (Prélude à l’après-midi d’un faune), Camille Saint-Saëns (5e Concerto pour piano) et Hector Berlioz (Symphonie fantastique). Rappelons au passage que le film documentaire que le réalisateur lausannois Jean-Stéphane Bron a consacré à l’Opéra de Paris est toujours à l’affiche du cinéma Bourbaki (SA 13.08 et MA 15.08 à 11.30).

Des compositeurs français figurent aussi au programme de quelques autres concerts symphoniques. Le West-Eastern Divan Orchestra jouera Ma Mère l’Oye et Le Tombeau de Couperin de Ravel sous la direction de Daniel Barenboïm (MI 16.08), alors que le Royal Philharmonic Orchestra propose La Mer de Debussy et le Boléro de Ravel sous la baguette de Charles Dutoit (VE 08.09). Debussy encore en clôture de festival (DI 10.09), avec la suite de l’opéra Pelléas et Mélisande interprétée par l’Orchestre Philharmonique de Vienne (sous la direction de Daniel Harding).

Musique de chambre

Dans registre de la musique de chambre – pourtant très prisé par de nombreux compositeurs français – les incursions en terres francophones se feront rares au cours du festival lucernois. Tout au plus trouve-t-on l’Introduction et Rondo capriccioso de Camille Saint-Saëns (par Valeriy Sokolov, violon, et Evgeny Izotov, piano, concert Débuts 5 du 31.08) et deux pièces pour trombone et piano : la Sonatine de Jacques Castérède et la Pièce en forme de Habanera de Ravel (par Michael Buchanan et Kasia Wieczorek, concert Débuts 6 du MA 05.09). A ces œuvres d’auteurs francophones ajoutent les Trois esquisses japonaises pour harpe du compositeur vaudois Julien-François Zbinden dans le cadre du récital de la harpiste Elisa Netzer (concert Débuts 3 du JE 24.08).

Les amateurs de musique française ont aussi rendez-vous à l’église des Jésuites pour la messe du dimanche 27 août, où l’Ensemble vocal et l’orchestre du Collegium Musicum (sous la direction du Fribourgeois Pascal Mayer) interpréteront la Messe à 8 voix de Marc-Antoine Charpentier.

Artistes français

Reste à relever la présence de quelques artistes français à l’affiche du festival : la mezzo-soprano Sophie Koch (interprète des mélodies Le Faune et la bergère de Stravinski avec le Lucerne Festival Orchestra, SA 19.08), le chef d’orchestre François-Xavier Roth (avec le Mahler Chamber Orchestra, ME 23.08) et le violoncelliste Gautier Capuçon (avec le City of Birmingham Symphony Orchestra, DI 03.09). A ces trois interprètes de réputation internationale s’ajoutent deux jeunes représentantes françaises de la nouvelle génération : la saxophoniste Valentine Michaud (Prix Credit Suisse Jeunes Solistes 2017, concert Débuts 1 du JE 17.08) et la harpiste Mélanie Genin (concert Young performance du DI 10.09).

L’ensemble du programme du Lucerne Festival peut être consulté en ligne en français.

(Photo: L’Orchestre de l’Opéra de Paris – Lucerne Festival © Christian Leiber/onp)

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