L’église des Jésuites de Lucerne est l’un des plus beaux édifices baroques en Suisse. Inauguré en 1677, ce bâtiment classé parmi les biens culturels d’importance nationale vient d’ailleurs de retrouver toute sa splendeur au terme d’une année entière de travaux de restauration.
Ce lieu de culte est aussi un haut-lieu de l’art musical. L’église des Jésuites dispose depuis 1982 de sa propre chapelle musicale, le Collegium Musicum Luzern. Celle-ci a été fondée par Alois Koch, ancien recteur de la Haute école de musique de Lucerne. Depuis août 2009, le Collegium Musicum est placé sous la direction artistique d’un chef romand, le Fribourgeois Pascal Mayer.
Tout au long de cette saison 2016-2017, le programme musical de l’église des Jésuites est dédié à des musiciens suisses, pour certains très peu connus des mélomanes et qui méritent d’être remis en valeur. Lors de la messe du dimanche de Pâques (16.04.17 à 17h), les fidèles sont ainsi invités à entendre une Missa Solemnis en ré majeur de Constantin Reindl (1738-1798), un jésuite d’origine bavaroise qui officié comme directeur musical à Lucerne au milieu du XVIIIe siècle.
Méditation du Vendredi Saint
Lors de la « Méditation du Vendredi saint », c’est une compositrice fribourgeoise qui sera à l’honneur. L’ensemble vocal du Collegium Musicum interprète quatre pièces du cycle Femmes de Jérusalem de Caroline Charrière. Cette musicienne née en 1960 à Fribourg a accompli tant des études de flûte traversière que de composition (auprès du compositeur suisse Jean Balissat) et de direction d’orchestre. Depuis près d’une vingtaine d’années, son catalogue d’œuvres ne cesse de s’enrichir, aussi bien dans le registre de la musique chorale que dans les domaines de la musique de chambre ou des œuvres symphoniques.
Femmes de Jérusalem est un cycle de cinq pièces pour chœur a capella que Caroline Charrière a composé pour répondre à une commande de l’ensemble vocal DeMusica de Fribourg. L’écrivaine suisse Marie-Claire Dewarrat a conçu pour l’occasion les textes (en français !) qui évoquent successivement Sarah (celle qui murmure), Marie (celle qui se tait), Marie de Magdala (celle qui appelle), Véronique (celle qui témoigne) et Marthe (celle qui demande). L’auteur a choisi ces femmes comme étant « les plus porteuses de symboles, les plus aptes à provoquer des résonances contemporaines ». L’œuvre a été créée le 15 septembre 2006 au Temple de Fribourg.
Sous la direction de Pascal Mayer, les chanteurs du Collegium Musicum interpréteront les pièces 2 à 5 de ce cycle poignant et tout en finesse. Le programme musical de cette « Méditation » sera complété par les Trois chants sacrés de Mendelssohn (avec Evi Gallmetzer, alto solo, et Mutsumi Ueno à l’orgue).
Vendredi 14 avril 2017 à 19h30
Programme de la Méditation du Vendredi Saint (en allemand)